Grotte de Lascaux (4)
Grotte de Lascaux (4)
Chapelle sixtine de la Préhistoire
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La découverte
Découverte en septembre 1940, par quatre adolescents, la grotte sera rapidement examinée par les abbés Breuil et Bouyssonie, le Dr Cheynier et D. Peyrony. Devant l'importance de la découverte, la grotte de Lascaux est classée monument historique le 27 décembre de la même année !
En 1950, la grotte de Lascaux va être l'un des premiers sites a bénéficier d'une nouvelle méthode de datation : le Carbone 14. Attribuée au paléolithique supérieur, elle devient la grotte préhistorique de référence, le véritable "chef d'oeuvre de l'humanité" (voir aussi le dossier consacré à l'Art Préhistorique). Les peintures et les gravures qu'elle renferme n'ont pas pu faire l'objet de datations directes précises : leur âge est estimé entre environ 18 000 et 15 000 ans avant le présent à partir de datations et d'études réalisées sur les objets découverts dans la grotte. Elles ont longtemps été associées au Magdalénien ancien, mais les dernières études montrent qu'elles pourraient dater du Solutréen qui le précède.
Victime de son succès
Attirant de plus en plus de touristes la grotte subit deux attaques de "pollution" :
- la première, "la maladie verte", vit proliférer des algues sur les parois ! La cause probable était le système artificiel de renouvellement de l'air... Il fallut désinfecter (ou désherber ?) les parois.
- la "maladie blanche", deuxième maladie de Lascaux était le développement de calcite opaque dû en grande partie au gaz carbonique, à la chaleur et à la vapeur d'eau amenés par les visiteurs...
C'est ainsi que Lascaux allait définitivement fermer ses portes pour préserver le patrimoine mondial et tenter de retrouver son atmosphère d'origine.
Depuis 2001 la grotte de Lascaux fait de nouveau l'objet d'une attaque. Cette fois-çi c'est un champignon, Fusarium solani qui prolifère.
22/11/07 Nouvelle attaque de champignons à Lascaux
Lascaux II
Lascaux II : époustoufflant de réalisme.
Ouvert en 1983, le fac-similé reproduit 90% des représentations de Lascaux. L'ambiance est là... les peintures qui semblent sortir de la paroi... la sensation de fraîcheur d'une grotte... le cérémonial du lieu... Tout est là pour vous faire croire que vous êtes dans la vraie grotte...
J'ai très vite découvert en Tunisie qu'il y avait beaucoup moins de distance entre nous et les romains ou les grecs que je ne pensais 2 000 ans. Alors on limitait la civilisations a tout au plus 2 000 ans avant JC, age des premières villes. Là on est 15000 plus tôt et je veux bien croire à ces extrapolations abstraites. Quand je vois dans mon armoire un verre à boire d'il y a 2 000 ans sans aucune différence avec aujourd'hui, je sais que c'est vrai, d'autant plus qu'aujourd'hui aussi on croit tout autant aux signes de zodiac!
Chapelle sixtine de la Préhistoire
" On peut dire que dès que le ciel a eu des témoins, il a eu des admirateurs. Si l'on accordait le titre d'inventeurs à ceux des hommes qui les premiers ont été frappés de ce spectacle, ils auraient tous le même droit, et l'Astronomie serait aussi ancienne que l'homme lui-même. Le véritable inventeur de la science, est celui qui, en découvrant la première vérité, a posé la base de nos connaissances astronomiques. " J.S. BAILLY.
La grotte, avec sa profonde obscurité, a peut-être été le premier centre d'observation du ciel.
Les repères naturels offerts par les limites de son ouverture, constituent en quelque sorte une lunette géante braquant son objectif vers les reliefs lointains et la lumière du jour , ou vers un morceau de ciel étoilé la nuit. Le changement de grotte était occasionné par un changement de saison, la recherche du gibier, ou les besoins d'une cueillette nouvelle. Se jouait alors au-dessus des admirateurs du ciel, un spectacle nouveau. Le retour sur un même site si la saison était la même, permettant d'observer encore et encore le spectacle déjà vu, amenait sans doute l'homme à se poser des questions quant à la mouvance des cieux.
La Course Annuelle des couchers solaires à LASCAUX. (latitude nord 45°)
Une grotte orientée vers une extrémité de la course solaire (estivale ou hivernale), par le phénomène d'aller et retour annuel de l'astre, ne pouvait que faire prendre conscience à l'occupant du lieu, du mouvement d'aller et retour du roi du ciel absent toute l'année de son champ de vision.
Sacralisation de la Salle des Taureaux
Chaque soir solsticial d'été, une heure avant celle prévue pour son coucher, l'astre du jour venant de gauche, en face de la grotte approche de l'entrée.
Atteignant le lieu le plus haut du firmament de l’hémisphère boréal, il est comme de tous temps en cette place que les Sumériens nommaient "le point ardent des cieux".
A 21 h 00 il arrive contre la porte de la grotte. En cet ultime instant précédant sa chute, comme depuis des millénaires, le luminaire glorifie l'ouverture vers les profondeurs de la terre.
"Gloire à toi, Ré, suprême puissance, qui illumine les corps, qui est à l’Horizon.
Toi qui entres dans ta Grotte."
Texte des sarcophages égyptiens du moyen Empire. spell 642 (M2 ny)
A 21 heures 50 l’ombre redescend sur le linteau : 50 minutes d’éclairement intense ne pouvaient pas passer inaperçues pour les hommes qui n’avaient que la lueur lointaine du jour à l’intérieur de cette grotte !
Ici à Lascaux, le roi du ciel, avec précision harmonise chaque année le temps de la terre et des hommes. Au moment de son coucher, le luminaire flamboyant, colore de feu le seuil de la grotte.
Depuis combien de siècles en ce lieu, l’homme conscient de l’importance de l’instant n’avait pas assisté au spectacle du Dieu triomphant ?
Se peut-il qu'avant nous, personne depuis les Paléolithiques, n'ait attendu devant l'entrée de la Terre-Mère l’arrivée de l’ordonnateur du monde pour prendre la mesure de son pas ?
Pourtant, à partir de son lieu d’exil hivernal l’entrée de ce sanctuaire somptueusement orné depuis 17 000 ans environ, a toujours été le but final de son effort de remontée continu et intense !
A travers les ères, le soleil se couchant le jour du solstice d’été entre 302° et 304° d’azimut de relèvement, se trouve chaque année face à l’entrée, dans l’axe du diverticule axial et de la salle des taureaux : cet événement a donc toujours été prévisible. C'est pourquoi, le seuil de la grotte pouvait indiquer à l’observateur Magdalénien attentif la fin de l’escalade solaire dans le ciel de l’été (au nord) et son changement de direction vers le ciel de l’hiver (au sud).
Ce réceptacle terrestre, élu par le Paléolithique qui lui a confié sa créativité, sa sensibilité et sa virtuosité, s’ouvrait à la lumière de l’astre-roi. Rouge flamboyant, il faisait disparaître l’ombre au sein de la terre-mère. Son éclat sublimé redonnait vie dans la salle des taureaux à la farandole animale née d’un esprit aussi lumineux que lui, pendant que ceux du diverticule axial bondissaient.
Offert aux Magdaléniens initiés, c’était le jeu perpétuel de la lumière du soleil avec l’ombre de la terre ; c’était aussi le rite annuel renouvelable et prévisible par ceux qui avaient cette connaissance, l’autorité et la puissance. Toutes réalités astronomiques spectaculaires, qui déjà au Néolithique, étaient à l’origine des mythes fondateurs et de renaissance.
Les animaux de ce sanctuaire étaient-ils les dieux paléolithiques accompagnant la course solaire au sein de la terre-mère ?
Étaient-ils ici présents pour assurer la renaissance future du roi du ciel ?
Chaque soir solsticial d'été, une heure avant celle prévue pour son coucher, l'astre du jour venant de gauche, en face de la grotte approche de l'entrée.
Atteignant le lieu le plus haut du firmament de l’hémisphère boréal, il est comme de tous temps en cette place que les Sumériens nommaient "le point ardent des cieux".
A 21 h 00 il arrive contre la porte de la grotte. En cet ultime instant précédant sa chute, comme depuis des millénaires, le luminaire glorifie l'ouverture vers les profondeurs de la terre.
"Gloire à toi, Ré, suprême puissance, qui illumine les corps, qui est à l’Horizon.
Toi qui entres dans ta Grotte."
Texte des sarcophages égyptiens du moyen Empire. spell 642 (M2 ny)
A 21 heures 50 l’ombre redescend sur le linteau : 50 minutes d’éclairement intense ne pouvaient pas passer inaperçues pour les hommes qui n’avaient que la lueur lointaine du jour à l’intérieur de cette grotte !
Discussion: "Lascaux, vision du ciel des Magdaléniens ?"
Il est logique de penser que ce sanctuaire a été choisi pour cet ensoleillement direct à l'intérieur de la grotte, lors d'un moment de l'année qui, au cours des âges, s'est avéré de première importance pour le calcul du temps.
Cet alignement solaire solsticial avec l'axe principal du sanctuaire n'est en fait pas surprenant. Une plaquette en bois de renne, découverte dans un abri-sous-roche en Dordogne et étudiée par Alexander Marshack, a mis en évidence que déjà à l'époque aurignacienne, les phases lunaires étalonnaient le temps.
Par ce fait on se trouve en possession de divers éléments ouvrant la voie vers l'hypothèse d'un lien entre le ciel et la grotte :
- La pénétration de la lumière du ciel dans les profondeurs de la terre.
- Le moment du coucher solaire.
- La période annuelle du solstice d'été.
- Enfin, l'œuvre d'art exceptionnelle reconnue sans conteste comme mémoire de la vie religieuse et intérieure des Paléolithiques.
De plus, on ne peut récuser le fait même s'il est subjectif, que la structure architecturale de la salle des taureaux par la qualité enveloppante des parois ornées qui limitent son espace procure une sensation "d'englobement", "d'entourement", sensation identique à celle que l'on perçoit quand, debout la nuit sur une hauteur, on regarde le ciel se mouvoir.
Cette hypothèse nous a entraînée à confronter l'orientation et la structure des figures pariétales de Lascaux, à la structure et à l'orientation des coordonnées et des corps célestes de l'époque.
Ce sont tous ces repères mesurables, la position des signes et leurs couleurs, qui nous ont permis de dégager une structure identique à celle du ciel magdalénien lors des solstices et des équinoxes.
Finalement, notre recherche nous a conduite à la constatation d'une similitude de formes entre les peintures pariétales de la salle des taureaux et le tracé des constellations zodiacales, telles qu'elles se présentaient lors de la création de l'œuvre au moment de la pénétration de la lumière dans le sanctuaire.
Cette œuvre s'est petit à petit, révélée à nos yeux comme si un observateur placé au centre de la rotonde, avait projeté sur les parois de la grotte, le spectacle mouvant de ce groupement d'étoiles, ceinturant le ciel du soir solsticial paléolithique et parcouru de tous temps par le soleil lors de sa course annuelle apparente.
Les représentations animales de Lascaux sont différentes de celles léguées par les grecs de l'époque classique et que nous utilisons encore sur nos cartes du ciel.
Nous pensons qu'elles sont des reconnaissances de formes, spécifiques à cette époque, regroupant les ensembles prégnants d'étoiles les plus brillantes de cette partie du ciel traversée annuellement et de tous temps par le soleil.
Là, sur les parois de Lascaux, se trouve non seulement l'imaginaire magdalénien concernant les schèmes stellaires perçus sur la voûte céleste, mais aussi la position réelle des constellations, lors d'un temps précis du Paléolithique
Une telle œuvre, a certainement demandé des centaines d'années d'observation minutieuses et de prises de points de repères.
Nous nous sommes aperçue que les repères classiques des étoiles les plus brillantes du ciel qui en même temps, sont placées sur l'écliptique, ont été remarqués (points rouges peints avant le reste de l'œuvre).
Les animaux et les signes peints en rouge dessinent sur la paroi de gauche la trace de la course solaire à travers les constellations zodiacales
Les animaux de la Salle des Taureaux sont alignés avec les constellations.
Les plus anciennes traces écrites de l'astronomie parlent de ces étoiles et de leur repérage par la position qu'elles ont les unes par rapport aux autres. Repérages d'alignements et de perspectives toujours réalisés au moyen de droites horizontales ou verticales.
Il semblerait que cette méthode ainsi que l'histoire de l'astronomie, remonte beaucoup plus loin qu'on ne le pense actuellement.
Mais cette comparaison entre la structure céleste de l'époque magdalénienne et celle de l'ensemble des peintures de la salle des taureaux (ainsi que des autres parties de la grotte) s'est heurtée à un problème que nous avons dû résoudre:
L'observateur du firmament, placé sur le tertre au-dessus de la grotte de Lascaux, à l'époque magdalénienne n'avait pas sous les yeux le même spectacle céleste qu'un observateur de ce début du 21ème siècle.
Ce changement de la vue perspective est dû au déplacement du ciel étoilé, causé par la précession des équinoxes.
En effet le mouvement de rotation de la terre au cours des ères, entraîne un mouvement de rotation des pôles autour du centre fixe de l'écliptique (course du soleil) qui fait se balancer l'équateur céleste sur une distance de 47° d'arc environ.
Il s'en suit, sur 25.800 ans, un long glissement du point vernal (croisement du soleil au printemps avec l'équateur céleste) le long de l'écliptique, qui reste fixe au cours des temps.
Une difficulté technique est attachée à cette problématique : le décompte du temps et le calcul des positions des corps célestes n'est prévu que pour la période julienne dont le jour origine ne remonte pas plus loin que le 1er janvier 4713 avant J.-C.
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