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Historique 2 (Le Krach) de l'ECONOMIE (5)

5.    Historique 2 (Le Krach) de l'ECONOMIE (5)

                                    écrit en Février Mars 2009

Voilà toute une série d'articles de l'époque qui tentent d'expliquer l'inexpliquable

 

"Ce n'est pas un krach, c'est pire"

Challenges 10 octobre 2008             (juste après le krach)
Propos recueillis par Chloé Dussapt de François Chevallier, économiste stratégiste chez VP Finance.

La Bourse de Paris dégringole, le CAC 40 ayant touché dans la matinée les -10%, au lendemain d'une débâcle historique à New York. Les marchés mondiaux sont en panique.

Peut-on parler d'un krach ? Quelle comparaison feriez-vous avec 29 et 87 ?

- Ce n'est pas un krach, c'est pire. Il faut davantage parler de crise systémique bancaire.
Un krach de valeurs financières correspond à un recul du cours des actions, mais dont l'origine n'est pas forcément bancaire. 
  En l'espèce, il n'y a pas que le marché actions qui est perturbé; le marché interbancaire est également touché.
L'Euribor à 3 mois [ l'un des deux principaux taux de référence du marché monétaire de la zone euro, ndlr] est de 5,40% pour un taux directeur européen à 3,75%, soit un écart de 165 points. En temps normal, l'écart est de 15 points de base -sans anticipation de relèvement ou de baisse des taux. Cela traduit la défiance maximale qu'ont les banques entre elles.
Comparons cette crise avec les différents krachs. En 2000, on assistait à une surévaluation des actions en période de récession, après que la bulle se soit dégonflée. En 1997, il s'agissait d'un krach rampant lié à la récession. En 1987, le "faux krach" était lié à la remontée des taux d'intérêt, quand on exigeait un rendement équivalent des actions. En 1929, enfin, on assistait à une crise systémique.
En 2008, deux comportements illustrent quel type de crise nous traversons. D'une part, le rebond de l'or. L'or évoluant en fonction du pétrole et avec un baril à 82 dollars, le prix de l'or devrait tourner sous les 700 dollars. Or il est de 920 dollars. Et d'autre part, et au travers de l'or, des individus se tournent vers La Poste. Deux comportements de défiance vis-à-vis du système.

 

 

La quasi-faillite d'un fonds créé par Carlyle illustre l'ampleur de la débâcle bancaire

LE MONDE | 14.03.08 | 14h13  •  Mis à jour le 14.03.08 | 14h13

La crise des subprimes, du nom de ces crédits immobiliers à risque distribués aux Etats-Unis, n'épargne aucun acteur financier. Elle vient d'atteindre l'un des emblèmes du capitalisme américain. Jeudi 13 mars, l'un des 60 fonds de la société d'investissements Carlyle s'est déclaré en situation de quasi-faillite. Le fonds, nommé Carlyle Capital Corporation (CCC), coté à Amsterdam et basé dans l'île anglo-normande de Guernesey, a annoncé qu'il était en défaut de paiement pour l'équivalent de 16,6 milliards de dollars (10,63 milliards d'euros).

Après avoir tenté sans succès de négocier avec ses créanciers, CCC a indiqué que ces derniers allaient saisir ses actifs. "Le fonds mettra la clé sous la porte", traduit Vincent Treulet, analyste chez Natixis. Les marchés ont violemment réagi. L'action du fonds, qui valait plus de 19 euros au printemps 2007, est passée en quelques jours à un statut de "penny stock", à 0,35 euro jeudi soir.

 L'empire Carlyle, fondé en 1987, qui a eu recours aux services des hommes de pouvoirs les plus influents - tels Franck Carlucci (secrétaire américain à la défense sous la présidence de Ronald Reagan), George Bush père (ex-président des Etats-Unis), John Major (ex-premier ministre britannique), ou encore le milliardaire George Soros - n'est pas directement menacé. "Il n'y a aucun lien capitalistique entre le groupe Carlyle, et CCC", précise son porte-parole. Le fonds CCC, créé par Carlyle en 2006, a été introduit en Bourse en juillet 2007. Il est aujourd'hui détenu à 15 % par des employés de Carlyle et à 85 % par les investisseurs qui ont souscrit à l'opération.

 Le groupe n'a donc plus aucune obligation de sauver CCC. Dans un entretien aux Echos, vendredi, David Rubenstein, l'un des fondateurs de Carlyle, indique toutefois que Carlyle examinera "tous les moyens pour aider les investisseurs dans CCC qui ont perdu leur mise". Pour sauver CCC, le grand fonds américain aurait dû injecter plus d'un milliard de dollars. Il lui a accordé une ligne de crédit de 150 millions, à laquelle il devra sans doute renoncer. Un faible montant en regard des actifs totaux qu'il gère, estimés à 81,1 milliards de dollars.

 Mais la réputation de la société d'investissements, qui vient de recruter le demi-frère de Nicolas Sarkozy, Olivier Sarkozy, auparavant collaborateur de la banque suisse UBS à New York, est entachée. D'autant qu'elle a prêté son nom à ce fonds. "Cela a permis de faciliter l'introduction en Bourse. Aujourd'hui ils s'en mordent les doigts", indique un proche du dossier.  

Keynes ou Friedman ? par Daniel Cohen

LE MONDE | 02.01.09 | 13h09  •  Mis à jour le 12.02.09 | 11h06

La crise des subprimes a éclaté au grand jour en août 2007, lorsque le marché interbancaire s'est brutalement asséché, obligeant les autorités monétaires à injecter massivement les liquidités manquantes. Une année difficile s'en est suivie sur le front financier. Pourtant, d'août 2007 à août 2008, la crise économique n'a pas semblé très menaçante aux observateurs. Thermomètre imbattable des anticipations de croissance, le prix du baril a flambé au cours de cette période, la spéculation se portant alors sur un actif réputé en forte demande du fait de la croissance mondiale.

 

Vint alors l'instant décisif, le "tsunami financier", comme il fut appelé : la faillite de la banque Lehman, le 15 septembre 2008, immédiatement suivie de la quasi-faillite du plus grand assureur mondial, la compagnie AIG. En quelque mois, le baril perdait les quatre cinquièmes (!) de sa valeur, passant de 147 dollars en juillet à moins de 40 dollars début décembre. Les prévisions de croissance ont été immédiatement révisées à la baisse, les risques de défaut prévus pour 2009 étant tout à coup multipliés par un facteur trois.

La disproportion entre la faillite d'une banque certes importante dans l'écheveau complexe des produits financiers, Lehman, et ses conséquences est trop considérable pour que l'explication se réduise aux conséquences directes de cette faillite. Quelle sorte de crise vivons-nous ?

Revenons à l'inévitable référence, la crise de 1929. Dans les années 1930 comme dans la crise actuelle, un événement décisif a précipité la crise : le krach boursier du "mardi noir", le 29 octobre 1929. Les Etats-Unis étaient déjà en récession ce jour-là, l'activité industrielle déclinant en fait depuis le mois de juin 1929. De même, aujourd'hui, l'économie américaine est-elle de facto en crise (depuis le mois de décembre 2007, selon le National Bureau of ( Economic Research). Mais le krach du mardi noir de 2008 et la faillite de Lehman ont provoqué un enchaînement nouveau. Ils ont chacun brisé les espoirs d'une reprise rapide, provoquant une nouvelle spirale descendante.

Les achats de "biens durables" (automobile, immobilier...) sont à chaque fois en première ligne. Ce sont des biens dont on peut reporter l'achat, le temps de voir passer l'orage. Ils ont baissé de 20 % au cours de la seule année 1930, les achats d'automobiles chutant des deux tiers entre1930 et 1933 ! Aujourd'hui l'automobile est à nouveau frappée de plein fouet par la crise, le leader mondial, General Motors, étant en quasi-faillite. L'autre grand secteur touché par la crise, hier comme aujourd'hui, est le logement. Dans certaines villes, comme Cleveland, plus de la moitié de la population fera défaut sur ses dettes hypothécaires. Aujourd'hui, la crise fait baisser les prix de l'immobilier américain à un rythme annuel de 15 % l'an.
Le rôle joué par les achats de biens durables est au coeur des interprétations dites keynésiennes de la crise. Selon le raisonnement proposé par Peter Temin, la crise de la consommation de biens durables est le coup d'envoi d'une montée du chômage qui se propage ensuite, selon un mécanisme multiplicateur, à l'ensemble de l'économie.
L'ennemi juré de Keynes, Milton Friedman, a toutefois proposé une autre explication de la crise des années 1930, qui est aujourd'hui majoritairement retenue par les spécialistes. Aux yeux de Friedman, le principal facteur qui explique l'ampleur de la crise des années 1930 tient au fait que les autorités monétaires ont laissé les banques faire faillite. On comptait 29 000 banques avant la crise, il en restera 12 000 en 1933. Au total, la monnaie et le crédit chuteront de plus d'un tiers, entraînant l'économie dans la déflation. Pour Friedman, la responsabilité de la crise incombe ainsi à la banque centrale, qui a laissé s'écrouler, sans réagir, le système bancaire.
La faillite de Lehman ne se compare certes pas aux faillites bancaires des années 1930. Elle a toutefois brutalement ravivé la crise financière. Tous les trésoriers d'entreprise ont compris que le refinancement de leurs crédits, à peu près assurés au cours de l'année écoulée, ne serait plus garanti. Tout s'est passé comme si la faillite de Lehman avait créé un choc virtuel comparable à la faillite réelle des banques américaines dans les années 1930. Comment est-ce possible ?
Pour comprendre le mécanisme à l'oeuvre, il faut revenir en arrière. Tout au long des années qui ont suivi la seconde guerre mondiale, les récessions ont été déclenchées par une séquence simple et immuable. La croissance, lorsqu'elle s'emballe au-dessus de son potentiel, tend à provoquer une inflation salariale. Ce phénomène est associé à que les économistes appellent "la courbe de Phillips". Lorsque le chômage tend à baisser, les revendications salariales augmentent, déclenchant une spirale prix-salaire. Pour casser celle-ci, les autorités doivent mener une politique restrictive, souvent brutale, qui brise la croissance. La majeure partie des récessions d'après-guerre tient à ce processus.
Or, nous vivons depuis le début des années 1990 dans un monde différent, caractérisé par ce qu'on appelle "la grande modération" salariale. Laminés par la désindustrialisation, l'érosion du pouvoir syndical, la mondialisation, les ouvriers ont perdu leur pouvoir de négociation. Cette rupture change les règles de fonctionnement de l'économie. L'argent facile n'allume plus l'inflation salariale, comme par le passé. Elle déclenche la spéculation, l'inflation du prix des actifs financiers...
On a ainsi connu depuis les années 1990 : la bulle Internet, la bulle immobilière, la bulle sur le pétrole, qui ont chacune crevé à tour de rôle... C'est la "bulle financière" qui a éclaté le 15 septembre, si l'on comprend celle-ci comme la promesse qu'un refinancement perpétuel puisse être assuré, même aux projets les plus fous. La faillite du fonds Madoff, lequel a pu traverser la crise de 2007 et la majeure partie de 2008 avant d'être démasqué, est emblématique de cette rupture.
La boucle est ainsi bouclée. La crise de Lehman, à l'instar du krach d'octobre 1929, sonne comme le véritable départ de la crise : celle de la consommation, versant Keynes, et celle de l'intermédiation financière, versant Friedman. Ce n'est pas l'un ou l'autre de nos auteurs que les autorités doivent choisir comme bréviaire, mais bien les deux à la fois. Pour les spécialistes de 1929, mais c'est moins urgent, il est à prévoir aussi que les vieux débats seront revisités.

 

 

Les Etats-Unis mobilisent près de 2 000 milliards de dollars pour sauver le secteur

LE MONDE | 11.02.09 | 14h58  •  Mis à jour le 11.02.09 | 14h58 NEW YORK CORRESPONDANT

Fini le TARP, le plan de sauvetage de 700 milliards de dollars (541 milliards d'euros) mis en place par Henry Paulson, le secrétaire au Trésor de l'administration Bush, pour venir au secours du système financier américain. Son successeur, Timothy Geithner, a présenté, mardi 10 février, une "refonte complète" de ce plan, dont le coût pourrait atteindre 1 500 à     2 000 milliards de dollars, tant en investissements publics directs qu'en garanties apportées à l'investissement privé.  

 Les grandes lignes du plan

Une structure publique, le Financial Stability Trust, est créée pour gérer les investissements de l'Etat pour recapitaliser le secteur bancaire.

500 milliards de dollars seront consacrés par une structure à capitaux mixtes public-privé au rachat des actifs "pourris" des banques. Le fond pourra atteindre 1 000 milliards de dollars.

100 milliards seront puisés sur le TARP par la Réserve fédérale (Fed), qui lèvera jusqu'à 1 000 milliards pour reprendre des titres dévalorisés adossés à des crédits à la consommation et aux petites et moyennes entreprises, afin d'amener les banques à baisser leurs taux d'intérêt sur les prêts.

50 milliards sont alloués au soutien des banques - elles seront soumises à de nouvelles normes de transparence - à la renégociation des emprunts hypothécaires……

 

 

 

La Bourse se désespère de voir la fin du cauchemar  

LE MONDE | 03.03.09 | 14h16  •  Mis à jour le 03.03.09 | 14h16

 

L'effondrement des marchés boursiers mondiaux, marqué, lundi 2 mars 09, par une chute de 4,2 % à New-York, de 4,5 % à Paris et de 5,3 % Londres, donne le sentiment, inquiétant, d'une crise financière sans fin. Quand la tempête déclenchée à l'été 2007, voilà bientôt deux ans, se calmera-t-elle ? Surtout, comment en sortira-t-on ?

Pour l'heure, les interventions publiques massives aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, où les banques ont un genou à terre, n'ont pas produit les effets escomptés. Tout juste ces actions - nationalisations au cas par cas, souvent partielles, et garanties de prêts... - ont-elles permis de colmater les brèches.

Le niveau des actifs toxiques continue de monter dans les bilans des banques, contraintes d'afficher, trimestre après trimestre, des pertes croissantes. Lundi, l'américain AIG, a jeté l'effroi, en annonçant des pertes de près de 100 milliards de dollars pour 2008 (79,3 milliards d'euros), l'équivalent du PIB du Pérou. Le même jour en Grande-Bretagne, HSBC a annoncé une augmentation de capital spectaculaire de 12,5 milliards de livres (14 milliards d'euros), un record.

 La crise des subprimes a éclaté au grand jour en août 2007, lorsque le marché interbancaire s'est brutalement asséché, obligeant les autorités monétaires à injecter massivement les liquidités manquantes. Une année difficile s'en est suivie sur le front financier. Pourtant, d'août 2007 à août 2008, la crise économique n'a pas semblé très menaçante aux observateurs. Thermomètre imbattable des anticipations de croissance, le prix du baril a flambé au cours de cette période, la spéculation se portant alors sur un actif réputé en forte demande du fait de la croissance mondiale.

 Vint alors l'instant décisif, le "tsunami financier", comme il fut appelé : la faillite de la banque Lehman, le 15 septembre 2008, immédiatement suivie de la quasi-faillite du plus grand assureur mondial, la compagnie AIG. En quelque mois, le baril perdait les quatre cinquièmes (!) de sa valeur, passant de 147 dollars en juillet à moins de 40 dollars début décembre. Les prévisions de croissance ont été immédiatement révisées à la baisse, les risques de défaut prévus pour 2009 étant tout à coup multipliés par un facteur trois.

L'effondrement des marchés boursiers mondiaux, marqué, lundi 2 mars 09, par une chute de 4,2 % à New-York, de 4,5 % à Paris et de 5,3 % Londres, donne le sentiment, inquiétant, d'une crise financière sans fin. Quand la tempête déclenchée à l'été 2007, voilà bientôt deux ans, se calmera-t-elle ? Surtout, comment en sortira-t-on ?

Pour l'heure, les interventions publiques massives aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, où les banques ont un genou à terre, n'ont pas produit les effets escomptés. Tout juste ces actions - nationalisations au cas par cas, souvent partielles, et garanties de prêts... - ont-elles permis de colmater les brèches.

Le niveau des actifs toxiques continue de monter dans les bilans des banques, contraintes d'afficher, trimestre après trimestre, des pertes croissantes. Lundi, l'américain AIG, a jeté l'effroi, en annonçant des pertes de près de 100 milliards de dollars pour 2008 (79,3 milliards d'euros), l'équivalent du PIB du Pérou. Le même jour en Grande-Bretagne, HSBC a annoncé une augmentation de capital spectaculaire de 12,5 milliards de livres (14 milliards d'euros), un record.

La disproportion entre la faillite d'une banque certes importante dans l'écheveau complexe des produits financiers, Lehman, et ses conséquences est trop considérable pour que l'explication se réduise aux conséquences directes de cette faillite. Quelle sorte de crise vivons-nous ? Revenons à l'inévitable référence, la crise de 1929. Dans les années 1930 comme dans la crise actuelle, un événement décisif a précipité la crise : le krach boursier du "mardi noir", le 29 octobre 1929. Les Etats-Unis étaient déjà en récession ce jour-là, l'activité industrielle déclinant en fait depuis le mois de juin 1929. De même, aujourd'hui, l'économie américaine est-elle de facto en crise (depuis le mois de décembre 2007, selon le National Bureau of ( Economic Research).

Mais le krach du mardi noir de 2008 et la faillite de Lehman ont provoqué un enchaînement nouveau. Ils ont chacun brisé les espoirs d'une reprise rapide, provoquant une nouvelle spirale descendante.

Les achats de "biens durables" (automobile, immobilier...) sont à chaque fois en première ligne. Ce sont des biens dont on peut reporter l'achat, le temps de voir passer l'orage. Ils ont baissé de 20 % au cours de la seule année 1930, les achats d'automobiles chutant des deux tiers entre1930 et 1933 ! Aujourd'hui l'automobile est à nouveau frappée de plein fouet par la crise, le leader mondial, General Motors, étant en quasi-faillite. L'autre grand secteur touché par la crise, hier comme aujourd'hui, est le logement. Dans certaines villes, comme Cleveland, plus de la moitié de la population fera défaut sur ses dettes hypothécaires. Aujourd'hui, la crise fait baisser les prix de l'immobilier américain à un rythme annuel de 15 % l'an.

 

 Le rôle joué par les achats de biens durables est au coeur des interprétations dites keynésiennes de la crise.

 

Selon le raisonnement proposé par John Maynard Keynes, et repris notamment par l'économiste du MIT Peter Temin, la crise de la consommation de biens durables est le coup d'envoi d'une montée du chômage qui se propage ensuite, selon un mécanisme multiplicateur, à l'ensemble de l'économie.

 

L'ennemi juré de Keynes, Milton Friedman, a toutefois proposé une autre explication de la crise des années 1930, qui est aujourd'hui majoritairement retenue par les spécialistes. Aux yeux de Friedman, le principal facteur qui explique l'ampleur de la crise des années 1930 tient au fait que les autorités monétaires ont laissé les banques faire faillite. On comptait 29 000 banques avant la crise, il en restera 12 000 en 1933. Au total, la monnaie et le crédit chuteront de plus d'un tiers, entraînant l'économie dans la déflation. Pour Friedman, la responsabilité de la crise incombe ainsi à la banque centrale, qui a laissé s'écrouler, sans réagir, le système bancaire.

 

La faillite de Lehman ne se compare certes pas aux faillites bancaires des années 1930. Elle a toutefois brutalement ravivé la crise financière. Tous les trésoriers d'entreprise ont compris que le refinancement de leurs crédits, à peu près assurés au cours de l'année écoulée, ne serait plus garanti. Tout s'est passé comme si la faillite de Lehman avait créé un choc virtuel comparable à la faillite réelle des banques américaines dans les années 1930. Comment est-ce possible ?

 

 

RESPECTER L'ÉQUITÉ

Devant le puits sans fond qu'est devenu le secteur bancaire américain, l'idée d'une nationalisation globale, longtemps taboue, agite les esprits, recrutant des partisans jusque dans le camp républicain.

Elle reste pourtant controversée.

 

Il n'a même pas eu le temps de réaliser ce point de son programme, Dieu nous a protègé !

Il faut lire ses motivations et ses commentaires. On se demande alors comment c'est possible! Ceux qui ont des revenus modestes sont peut être plus avisé en France qu'en Amérique, mais, en général ils n'ont pas véritablement le choix et doivent subir leur sort. Mais lui il a bien vu !

 

Remarques : 

Finalement, si ce n'est pas que la sphère financière est devenue trop importantes, et ingouvernable, du fait de la création de monnaies par les banques elles même, de toute façon les

paramètres qui devaient en limiter les effets néfastes sont eux négligeables et ne font pas apparaître de variations décelables

même quand on  prévoit d'injecter des sommes de l'ordre de 1.000 milliards de dollars.

Ceci est pour moi le noeux du problème actuel avec une partie finacière négligeable dans les années 80 représentant alors au plus quelques unités en pourcentage du PIB mondial à quelques 30% et plus actuellement, de plus ces produits sont délocalisés mondialement dans les paradis fiscaux et rapportent probablement deux fois plus que les actions de la bourse.

Si on regarde le plan Obama qui vient d'être validé par le congrès américain, il intervient de nouveau sur le système financier qui en a bien besoin, cinq mois après le crack des Subprimes de suite après son investiture, il engage des sommes de l'ordre de 2.000 milliards de dollars sans apporter de solution mais en essayant de limiter au plus les catastrophes. On peut penser qu'il limite la casse en y mettant le paquet comme le montre l'évolution du déficit budgétaire des USA.

Au passage, Reagan et les Bush ces 30 dernières années ont vraiment creusé ce déficit et nous ont menés à cette catastrophe financière mondiale…!

 

                                      

Le vrai coupable de la crise : la monnaie fiduciaire  

Par Simone Wapler, 26 janvier 2009

La presse financière quotidienne fait état des différents plans de sauvetage, tandis que la presse magazine cherche des coupables au chaos actuel. Malgré la noirceur de ces lignes, un espoir surgit : le bon sens qui, hélas !, ne possède ni école, ni université, ni diplôme, commence à refaire surface.

"Il pleut à verse des bonnes paroles qu'on ne croit plus et des milliards d'euros, de dollars, dont personne ne saisit d'où ils sortent, puisque les Etats occidentaux ne disposaient plus, théoriquement, d'un sou qui vaille."

"Les caisses étaient vides, non ?", se moque Marianne citant François Fillon qui s'exprimait au début de l'année. "Les Etats-Unis ont créé une orgie de liquidités, qui a favorisé une bulle financière qui a fini par éclater", constate l'économiste Daniel Cohen dans les colonnes de Challenges. "Rappelons que le montant des transactions financières est six fois plus élevé que la totalité de la richesse mondiale", évalue Felix Rohatyn, ancien associé gérant de Lazard New York.

Les chiffres qui sont cités à l'occasion de la crise dépassent l'entendement. Pêle-mêle : 700 Mds$ de dollars pour le plan de sauvetage Paulson ; 60 000 Mds$ d'encours pour les Credit Default Swap, qui sont les contrats d'assurance contre un risque financier, l'équivalent du subprime appliqué aux entreprises ; 20 000 Mds$, le montant de la capitalisation boursière qui est parti en fumée la semaine dernière. L'ampleur de ces chiffres ne signifie rien pour le commun des mortels.

Pour tenter de les ancrer dans la réalité, il faut donner le montant du PIB mondial. La somme des biens et services produits en un an dans le monde se montait à 65 610 Mds$ en 2007.

D'où vient l'argent ?
Cette interrogation flotte à chaque annonce de plan de sauvetage, de recapitalisation, de nationalisation, d'aide exceptionnelle. Mais personne ne répond clairement. La réponse est sinistre : au mieux, cet argent ne vient de rien, au pire c'est de la dette. Il suffit de mettre en regard l'endettement des pays et les sommes dont on parle. La dette cumulée des Etats-Unis se monte aujourd'hui à 10 278 Mds$ et son PIB 2007 était de 13 780 Mds$. L'Amérique est donc un pays endetté à hauteur de 75% de ses recettes annuelles.

La situation en Europe est pire : Irlande, France, Allemagne, Italie, Autriche, Hollande sont endettées à plus de 100% de leurs revenus annuels. Les bons élèves sont entre 80% et 100% d'endettement.

Les citoyens effrayés commencent à réaliser que l'argent du renflouage vient nécessairement de plus de dette. "Tandis que les politiciens se dépêchent d'offrir des garanties aux déposants et aux autres créditeurs des banques, leurs promesses soulèvent une question : les finances publiques de ces pays peuvent-elles endosser ces nouvelles responsabilités ?", s'interroge The Economist. Avant de répondre plus loin : "Un gouvernement peut satisfaire à ses engagements en levant de nouveaux impôts. En dernier ressort, il peut imprimer de la monnaie : il ne peut pas se trouver à court de sa propre monnaie.

Rien de tout cela n'est vraiment réconfortant. Si les promesses d'un gouvernement semblent dépasser sa capacité à lever de l'impôt, le marché obligataire mettra en doute sa solvabilité et demandera soit des taux d'intérêt plus élevés, soit fuira sa monnaie. Et si ce pays commence à imprimer de l'argent, il suscite l'inflation."

On ne saurait mieux dire. Poursuivons le raisonnement : la crise est mondiale. Chaque pays riche et endetté va avoir besoin d'émettre de la dette ou d'imprimer du papier. Jusqu'à présent, les pays émergents avaient pris l'habitude d'acheter la dette de leurs riches clients. Que va-t-il se passer s'ils décident de ne plus se jeter sur les bons du Trésor, puisque leurs riches clients leur achètent de moins en moins ?

Revenons à l'ardoise des plans de renflouage. Le plan Paulson se base sur 700 Mds$ pour les Etats-Unis, mais l'Europe prévoit, selon l'Agefi, plus de 1 400 Mds€, dont 360 Mds€ pour la France. L'incohérence de ces chiffres témoigne de la confusion. La crise financière coûterait deux fois plus à l'Europe qu'aux Etats-Unis, pays d'où tout est parti. Qui sous-estime la casse ?

 

 

Indice Dow Jones et politique monétaire                                            

 

 

La mécanique du marché des obligations d'Etat 

Par Simone Wapler, 15 janvier 2009
Que se passe-t-il dans ces cas-là ? La signature de l'Etat devenant moins solide, celui-ci, pour trouver preneur de ses emprunts, doit en augmenter le taux de rémunération. Car les Etats sont en concurrence sur le marché obligataire international, et comme pour les entreprises, plus le prêteur estime que le risque est grand, plus il veut "en avoir pour son argent".

Du côté de l'emprunteur, la dette publique devient beaucoup plus chère. Du côté du prêteur, à lui d'estimer ses risques et de savoir s'il préfère une obligation allemande, ou bien une obligation grecque qui lui rapportera 240 points de base de plus. Autre conséquence, les obligations plus anciennes du même émetteur se négocient sous leur valeur faciale. Pourquoi en effet conserver une obligation moins bien rémunérée, avec un risque assez similaire ?

Cette mécanique infernale fait qu'aujourd'hui les écarts (spreads en jargon financier, puisque le milieu se donne rarement la peine de traduire) de taux entre l'Allemagne d'une part, et la Grèce, l'Irlande, l'Espagne, l'Italie et le Portugal d'autre part, se sont creusés. La dernière émission d'obligations allemandes a eu du mal à trouver preneur.

Pour le moment, de l'autre côté de l'Atlantique, tout va bien. Les investisseurs se jettent toujours goulûment sur les bons du Trésor libellés en dollars. Aucune inquiétude... Pourtant, la vertu budgétaire américaine appartient au passé.

La notation des Etats-Unis en question
Que se passerait-il si une agence dégradait les Etats-Unis qui ont déjà émis une montagne de dollars de bons du Trésor et s'apprêtent à continuer ? La même mécanique se mettrait en place : la première économie du monde se trouverait contrainte de relever ses taux pour trouver d'obligeants prêteurs (mon regard se tourne vers la Chine) ; les obligations déjà émises à un taux inférieur seraient bradées. Mais le gouvernement fédéral a tout prévu : dans ce cas, il rachèterait ses propres obligations. Oui, vous avez bien lu. Comme je vous le disais avant-hier, Madoff est un plaisantin. Les Etats-Unis ont le projet de racheter leur propre dette en émettant une autre dette plus chère.

Un seul rempart contre l'éclatement de la bulle obligataire : l'or ?

Le cours de l'or a été multiplié par quatre entre 2001 (257 dollars l'once) et juillet 2010 (1.193 dollars l'once). 

                                           Cours de l'or

 

Quelles solutions ?

Le ralentissement économique, et la chute des marchés immobilier et de l 'économie industrielle amène un écroulement du système qu'il faut à tout prix éviter. Pour cela il faut faire une injection immédiate de capitaux pour atténuer la récession qui s'installe et la dégradation du système économique réel indépendamment de la sphère virtuelle.

C'est ce que les grands pays ont commencé à faire avec des plans de relances immédiates et là l'utilisation des DTS peut permettre de soulager la dette des états qui en résulte.

Il faut aussi produire plus d'activité et adapter les pays à une nouvelle économie plus créatrice d'emplois de proximité, mais cela prend plus de temps.

Et, Le pire est encore à venir ? Peut-on encore l'éviter ? Plus par les méthodes traditionnelles ; elles ont échoué. Plus par les méthodes nationales ; elles sont pires que le mal.

Il faut agir d'un grand coup. En fournissant aux entreprises et aux ménages les moyens de ne pas s'effondrer, le temps de réduire les montagnes de dettes, au détriment sans doute, des actionnaires nécessairement consentants. Dans cette situation, certains en viennent à penser qu'il ne serait pas déraisonnable de permettre aux banques centrales de prêter directement aux entreprises et aux États (c'est le cas de la Réserve fédérale (Fed) aux États-Unis). Mais cela ouvre la voie à une émission monétaire incontrôlée et donc à une inflation bien trop massive, qui dévalorisera tous les actifs, ruinera les détenteurs de rentes financières, et en particulier les retraités. Le prélude à une crise sociale sans précédent.

Il vaudrait sans doute mieux, tant qu'il en est encore temps, tenter d'offrir de l'argent public aux pays en très grande difficulté en utilisant pour cela un mécanisme prévu par les statuts du FMI (Fonds monétaire international) : l'émission de Droits de Tirage Spéciaux (DTS), qui présente l'avantage de ne pas être comptabilisé dans la dette extérieure des États, et donc de limiter les risques de dévaluation monétaire. Ce mécanisme, que propose depuis longtemps Georges Soros, et qui a été très peu utilisé jusqu'ici, permettrait en théorie à chaque pays membre du FMI, sans exception, de disposer de ressources nouvelles et d'en faire un usage de relance qui n'accroîtrait pas le déficit budgétaire ni, en principe, la masse monétaire.

Cependant, dans l'état actuel de l'économie mondiale, et malgré l'effondrement qui menace, c'est impossible.

Mais il faut aussi résoudre les problèmes systémiques qui produisent régulièrement Bulles, krachs et rebonds  dans la finance mondiale et que l'on peut réduire par une re-régulation et un contrôle plus approprié comme devrait s'occuper de le faire la prochaine réunion du G20 d'avril à Londres et d'autres qui suivront.

Grâce à la crise financière, tout le monde est familier avec le jargon des banques et des courtiers hypothécaires américains pour décrire les prêts contractés par les ménages pauvres: subprimes. Mais —c'est Standard & Poor's, l'agence de notation financière, qui l'annonce—, la crise pourrait migrer vers une autre catégorie de prêts: les Alt-A. Qu'est-ce que c'est ? C'est une catégorie située entre le subprime (considéré comme risqué) et le prime (considéré comme sûr). Condition pour bénéficier d'un crédit Alt-A, avoir un historique de crédit sans tâche, c'est-à-dire ne pas avoir connu des incidents de paiement par le passé. Ce qui n'empêche pas le prêt d'être considéré comme risqué: l'emprunteur n'a pas à donner d'informations sur ses revenus.

Avec le ralentissement économique, et la chute du marché immobilier, ces emprunteurs commencent aussi à avoir des problèmes pour rembourser leurs prêts. Selon S&P, le taux de défaut sur les prêts Alt-A titrisés, c'est-à-dire les crédits Alt-A revendus sous forme de titres financiers Residential Mortgage Backed-Securities (RMBS) à d'autres investisseurs, a atteint 10% en février, en hausse de 14% par rapport à janvier. Même la FED a remarqué cela : «Le niveau élevé des défauts de remboursement et des saisies immobilières n'est pas limité au "subprime"», a déclaré Ben Bernanke la semaine dernière. Si la récession est au rendez-vous aux Etats-Unis, les prêts Alt-A risquent de connaître la même célébrité que les subprimes.

Le gouvernement britannique annonce, samedi 7 mars, qu'il va assurer l'équivalent de 260 milliards de livres (290 milliards d'euros) d'actifs toxiques de Lloyds Banking Group (LBG), groupe né de la fusion des banques HBOS et Lloyds TSB. En contrepartie, il va porter sa participation dans le capital de LBG de 43 % à 65 %, ou 77 % en incluant des actions spéciales. LBG s'engage à augmenter ses prêts aux ménages et entreprises britanniques de 28 milliards de livres (31 milliards d'euros) sur les deux prochaines années. Le gouvernement britannique avait conclu fin février un accord similaire avec la Royal Bank of Scotland (RBS).
LBG, constitué en début d'année, a annoncé s'attendre à des pertes pour 2009, alors que le bénéfice des deux entités ayant formé le groupe ont chuté en 2008. Le bénéfice net part du groupe de l'ex-Lloyds TSB s'est ainsi écroulé à 819 millions de livres l'an dernier, contre 3,289 milliards en 2007, soit une chute de 75%.
De son côté, Halifax-Bank of Scotland (HBOS) a affiché une perte nette - sa première depuis sa naissance en 2001 - de 7,58 milliards de livres en 2008, contre un bénéfice correspondant de 3,965 milliards de livres en 2007.

Reste qu'il faut aussi mettre en place au niveau planétaire un système monétaire mondial doué de pouvoirs exécutifs et de contrôles supra nationaux et pour cela il nous faut profiter des circonstances actuelles exceptionnelles pour faire accepter ce genre de solution aux états et aux banques privées.

Le G20 pourrait transformer le FMI en une Banque Centrale Mondiale gérant une monnaie commune aux 20 pays fondateurs servant de monnaie d'échange mondiale et supervisant les banques centrales de ces mêmes pays. Ce ne serait qu'une première étape de la réorganisation du système monétaire international qui profiterait de la crise pour définir un concordat entre les états, les banques et la BCM concernant les liquidités fiduciaires et virtuelles. Cette banque apporterait la garantie aux banques centrales et privées qui accepteraient de ce plier aux règles et aux procédures de transparences du concordat.

La valeur de cette nouvelle monnaie serait garantie partiellement par des actifs, un pot d'immobiliers, d'actions et de devises.

 

 



30/07/2010
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